Créatures de l’Apocalypse

L’exigence est l’Art même comme l’est celle du sculpteur, architecte de son univers au service des spectateurs curieux et gourmands de la chose créée. Ainsi est Serge Homs, géniteur talentueux des « Créatures de l’Apocalypse » Sculptures de métal, étonnament structurées comme sont les formes des insectes, ces fascinants rescapés des temps anciens. Toute la malice d’une figuration fantastique pour participer à l'enrichissement des mondes contemporains de l’imaginaire.
Il ne s’agit pas seulement pour l’artiste de dresser des êtres de métal froids, mais de leur offrir aussi une âme, tant la statuaire exige qu’on lui impose une vie symbolique, sans laquelle aucune oeuvre ne saurait se perpétuer dans le temps.
Donner forme à l’informe, mais pas seulement. Forcer l’imagination vers de nouveaux symboles. Telle est la force des sculptures signées Homs. Alors seulement « La Beauté est dans l’oeil de celui qui regarde » se plaît à dire l’artiste.

Jacques Hiver écrivain et scénariste

Comme tout citoyen du monde, Homs est sensible aux préoccupations contemporaines dont l’une des plus graves réside dans l’avenir que nous réservons à notre planète, à l’homme et à son environnement. Certes cette inquiétude est récurrente dans l’histoire de la spiritualité et des textes comme « L’Apocalypse « de Saint Jean de Patmos en sont une traduction plus poétique que philosophique.
Les bêtes sauvages d’Homs relèvent de cette vision hallucinée et s’inscrivent dans une longue tradition, celle de l’interprétation pessimiste de l’avenir et de l’au delà. Mais jamais comme aujourd’hui, l’humanité n’était allée aussi loin dans les risques réels d’un emballement des processus vitaux et de la destruction stupide.

Le long séjour d'Homs en Afrique lui a laissé un répertoire de formes de référence qui réapparaissent dans la construction des insectes imaginaires. Figures stylisées, masques, regards aveugles ouverts sur l'infini et certaines sculptures comme un totem de la déraison. Le style, malgré l'impression de puissance procédant des matières, le bronze et l'acier, suggère alors le coté dérisoire, presque gâché d'une cosmogonie étrange, ce qui la rend d'ailleurs, encore plus effrayante. La sécurité du monde comme les certitudes séculaires se sont écroulées ; désormais règnent les bêtes sans discernement. Avec saveur, parfois avec humour, toujours suggestives et belles de leur étrangeté, ses œuvres nous posent la question ardente de notre responsabilité dans notre devenir.

Roger Barrié Directeur de l’Institut Français de Madrid – Directeur général honoraire du Patrimoine


The creatures of the Apocalypse

The requirement of Art is Art itself as is the requirement of the sculptor, an architect of the universe serving curious onlookers eager for the result of artistic creation. This is Serge Homs, the talented creator of "The Creatures of Apocalypse". These are metallic sculptures, as surprisingly structured as are the forms of insects, those fascinating survivors of ancient times. The entire malice of a fantastic figuration meant to participate in the enrichment of today's worlds of imagination.
Not only the artist erects cold metal beings, but he gives them a soul, as the set of statues demands to be enforced that symbolic life unless no work can be perpetuated in the long time.
Giving form to formless material - but not only that, driving imagination towards new symbols, here is the power of sculptures by Homs. At that point "beauty in the eye of the one who sees", the artist likes to say.

Jacques Hiver writer andscriptwriter

As every global citizen, Homs is responsive to contemporary concerns, and especially to one of the most acute, which is the future of our planet, of men, of their environment. Of course, this is a recurrent concern in the history of spirituality and such texts as "The Apocalypse" by Saint-John of Patmos provide us with a more poetical than philosophical vision of it.
Falling under this hallucinatory vision, the wild beasts of Homs are part of the long tradition of a pessimistic interpretation of the future and of the beyond. But never in history has humanity gone so far in the real risks of letting vital processes be carried away and of stupid destruction.

Homs long survey in Africa has left him with a repertoire of forms of reference that reappear in the construction of imaginary insects. Stylished figures, masks, blind eyes opened to infinity and some sculptures as a totem of unreason. Despite the impression of power conducting materials, bronze and steel, the style,suggests the ridiculous side, almost ruined of a strange cosmogony, which makes it even more frightening. Security of the world as secular certainties have collapsed; now prevail indiscriminately animals. With flavor, sometimes humorous, always suggestive and beautiful in their strangeness, his work asks us the burning question of our responsibility in our future.

Roger Barrié director of the French institute of Madrid, honorary managing director of Heritage.